Qu’est-ce que la couleur ? D’où vient-elle, est-ce une caractéristique de la matière, une propriété de la lumière ou une réinterprétation de la réalité par nos sens et notre cerveau ? Quel est son lien avec nos humeurs, nos émotions et notre bien-être ? La voyons-nous toustes de la même manière ?

La couleur est quelque chose d’insaisissable.
Nous pouvons la décrire en termes de teinte, de luminosité et de saturation. Nous pouvons parler de ses origines physiques ou de son rôle intrinsèque dans les pratiques artistiques. Nous pouvons explorer ses implications en psychologie et en neurosciences, et nous plonger dans des considérations sur sa perception subjective.

Ces questions ont fasciné les artistes et les scientifiques pendant des siècles et, aujourd’hui encore, elles ne cessent d’être explorées et réinventées.

Dans The Colour Shifts, certains des artistes soutenus par Ohme au cours des deux dernières années explorent l’interaction complexe et délicate entre les variations de couleurs et nos sens. Leurs œuvres sont présentées en parallèle avec des recherches techniques menées par Ohme.

Présentant un aperçu du processus créatif et des explorations artistiques, scientifiques et techniques en cours, The Colour Shifts s’articule autour du concept de « Work in Progress », exposant des projets à différents stades de développement, allant de la conception initiale à la réalisation finale.

Ainsi, un dialogue entre la matérialisation progressive des idées et l’œuvre achevée se déploie de salle en salle, nous invitant à explorer, à ralentir, à contempler et à jouer.

Artistes: Laura Colmenares Guerra | Nazanin Fakoor | Federica Fantini | Ophélie Lhuire | Claire Williams

Pourquoi les mathématiques sont-elles si souvent perçues comme un sujet abstrait, déconnecté de la réalité, alors qu’elles sont en fait le formalisme de base que les humains ont créé pour comprendre tout ce qui existe dans l’univers, voire la nature même de l’univers ?

Est-il possible de faire l’expérience des mathématiques, en allant au-delà des pages imprimées des manuels scolaires et des tableaux noirs des salles de classe ?

Partant de ces prémisses, Order of Operations se déploie dans le vaste espace à la croisée des représentations artistiques et des objets mathématiques, en présentant les œuvres d’artistes belges et internationaux qui – plus ou moins consciemment, plus ou moins délibérément – ont créé des pièces qui nous font vivre les mathématiques de différentes manières.

La relation entre l’art et les mathématiques remonte à loin, au tout début de la civilisation, et elle s’est développée à travers les continents et les cultures pendant des millénaires.

Au début de la culture islamique, l’art et la science se rejoignaient dans des géométries architecturales complexes en forme d’étoile. Le personnage le plus célèbre de la Renaissance, le polymathe italien Léonard de Vinci, était à la fois peintre, sculpteur, ingénieur, botaniste et scientifique.

En Occident, la séparation des disciplines – ce que l’on appelle les deux cultures, scientifique et humaniste – a eu lieu au cours du 19e siècle. C’est à cette époque que le mathématicien Carl Friedrich Gauss aurait affirmé que « les mathématiques sont la reine des sciences ».

Si les deux disciplines partagent leurs origines dans la représentation et l’interprétation du monde physique, leurs méthodologies ont divergé au fil du temps.

L’école de pensée scientifique s’est largement orientée vers la spécialisation et les enquêtes fondées sur des hypothèses.

L’art, quant à lui, a développé ses propres écoles et méthodes. Loin de la vocation d’une vérité universelle, il s’est orienté vers la proposition d’interprétations de nous-mêmes, de nos expériences, de notre monde.

Néanmoins, de nombreux points de convergence entre l’art et les mathématiques sont visibles aujourd’hui.

Articulées en deux grands chapitres, sur la représentation et l’application, les œuvres des 17 artistes présentés visualisent, interprètent, appliquent ou dévoilent ces convergences.

À travers leurs créations, Order of Operations vise à lancer des conversations sur une approche plus intégrative des mathématiques et des arts.

Lorsque nous regardons quelque chose, le voyons-nous vraiment ? Nos yeux voient-ils vraiment les choses, ou seulement des images de celles-ci ? 

En posant ces questions, IMG réunit des images appartenant à deux univers éloignés, l’art et la science, qui semblent ne rien partager d’autre que leur nature d’images. Pourtant, une surprenante dynamique de parallèles et d’analogies émerge, devenant évidente dès qu’elles sont présentées ensemble.

Basé sur les réflexions du critique d’art John Berger présentées dans « Ways of Seeing » (1972), IMG explore le concept de l’image comme une abstraction de l’objet physique auquel elle est normalement liée. En supprimant la matérialité des œuvres d’art et des échantillons de laboratoire, et en présentant simplement les images imprimées sur une structure immersive flottante semi-transparente, l’exposition invite le public à un jeu de transparences, de chevauchements et de similitudes, où les frontières entre l’art et la science s’estompent pour laisser place aux seules images, remettant en question la perception et les idées préconçues du spectateur.

À travers une sélection d’images microscopiques provenant des laboratoires de l’Université libre de Bruxelles, ainsi que d’images d’œuvres d’art issues des collections du Musée d’Ixelles, .IMG nous invite à entrer dans un jeu de transparences, de superpositions et de similitudes où les frontières entre l’art et la science s’effacent pour ne laisser place qu’aux images. Des images dans lesquelles on peut alors, peut-être, voir autre chose.