Cinq grandes jarres en céramique sont disposées dans une pièce emplie de bruit statique. Cette installation acoustique vous invite à découvrir les compositions cachées qui résonnent en chacune d’elles. En écoutant de près, le bruit s’efface et laisse place aux résonances uniques de chaque jarre.

Transformative Resonance est une installation acoustique de l’artiste sonore Kunrad. Elle se compose de cinq grandes jarres en céramique, disposées en cercle dans une pièce emplie de bruit statique, qui masque tout détail sonore. Pourtant, dissimulées dans ce bruit, des compositions sont cachées dans chaque jarre. En s’approchant et en posant l’oreille contre l’une d’elles, le bruit statique s’efface, devient filtré, et laisse place aux fréquences de résonances uniques de chaque jarre. Ces dernières, en céramique, sont fabriquées à la main, leur conférant un caractère de résonance distinct avec une texture harmonique riche et complexe.

Ainsi, pour découvrir l’ensemble de l’installation, il faut écouter chacune des jarres.

La philosophie de cette installation repose sur une quête de compréhension et d’empathie envers les voix des choses et des êtres qui restent parfois cachées, noyées dans le tumulte de notre quotidien.

Le projet s’inspire des résonateurs en céramique traditionnels issus de différentes cultures, notamment le quevri, une grande jarre utilisée dans la vinification géorgienne, l’udu, un instrument en terre cuite du peuple Igbo du Nigeria ou encore l’onggi, une jarre en céramique coréenne.

Les grandes jarres de Transformative Resonance ont été créées lors d’une résidence à l’EKWC (Oisterwijk, Pays-Bas). La version finale de l’installation est actuellement en développement, en collaboration avec Ohme Lab et la VUB, avec notamment la réalisation d’une analyse acoustique approfondie et la conception de haut-parleurs dédiés ainsi que d’un système électronique sur mesure.

L’idée derrière cette œuvre est la transformation. En déplaçant le focus de nos sens, nous devenons attentifs à des aspects du monde qui passent habituellement inaperçus. À travers mon travail, je cherche à mettre en lumière les sons subtils et les phénomènes qui nous entourent au quotidien.

— Kunrad

Nous sommes ravi·es d’accueillir Guillaume Slizewicz en tant que nouvel artiste en résidence pour Sustainable Robotics.

Il rejoindra un groupe d’expert·es internationaux·ales en robotique durable, intelligence artificielle et automatisation, qui se réunira à Bruxelles pendant cinq mois à BrIAS, l’Institut d’Études Avancées de Bruxelles pour échanger, apprendre et expérimenter. Au cours de cette résidence, nous aiderons Guillaume Slizewicz à développer son propre projet de recherche sur la robotique.

Qu’est-ce qui relie l’expérience humaine et sa représentation quantifiée ? Comment les données biométriques – et l’acte même de les collecter – influencent-elles le corps qu’elles décrivent ? Ces questions sont au cœur de ce projet de performance et de recherche, mettant en scène deux performeurs et une machine à tricoter.

Nous sommes ravi·es d’accueillir Rebekka Jochem en tant qu’artiste en résidence pour biometrika. Un projet pour lequel Ohme, Pilar et FARI s’unissent afin d’explorer les interactions entre la biométrie, l’expression humaine et les arts.

Grâce à un transfert de données en temps réel entre des capteurs mesurant les biosignaux d’un performeur et un panneau de contrôle modifié d’une machine à tricoter domestique, Rebekka Jochem tricotera un motif généré en direct visualisant ainsi les données biométriques collectées. Elle développera la performance en collaboration avec la danseuse / performeuse Agnetha Jaunich.

L’expertise technique fournie par la résidence biometrika sera cruciale pour réaliser les aspects techniques de la collecte, de l’interprétation et de la transmission des données biométriques à la machine à tricoter. La collaboration avec les scientifiques et ingénieurs de FARI et du Ohme Lab constituera un élément essentiel de la recherche et contribuera à développer davantage le concept du projet.

J’ai hâte d’explorer comment une performance sur la biométrie, articulée autour d’une machine à tricoter domestique des années 80, peut engager un public en dehors des cercles classiques des arts technologiques et médiatiques dans une conversation sur la technologie.

Et si les déchets de construction pouvaient être transformés en quelque chose de nouveau ? Non pas uniquement par des mains humaines, mais en collaboration avec des systèmes vivants ?
En mobilisant la bactérie Sporosarcina pasteurii, Bento Architecture s’inscrit dans un champ de recherche en évolution, en explorant comment des processus biologiques peuvent métamorphoser les déchets de construction en nouveaux matériaux.

Cette bactérie possède un talent unique : elle précipite le carbonate de calcium (CaCO₃) grâce à son activité enzymatique, créant un environnement alcalin qui permet de lier des particules et des agrégats. Le résultat est une forme guidée de biocimentation — ni entièrement contrôlée, ni totalement aléatoire — qui nous invite à reconsidérer les déchets. Les restes des chantiers pourraient-ils être transformés en briques, en terrazzo, ou en matériaux complètement nouveaux, tout en favorisant une relation plus réfléchie avec le vivant ?

Cette résidence ne se limite pas aux matériaux ; elle pose des questions plus profondes sur nos responsabilités envers les écosystèmes qui nous entourent. Comment interagissons-nous avec le vivant (comme les bactéries), le non-vivant (comme les déchets), et tout ce qui se situe entre les deux ? Elle invite à réfléchir sur la décarbonation, le potentiel des ruines contemporaines, et la manière dont les humains pourraient mieux cohabiter avec des acteurs non-humains.

En considérant les déchets de construction non pas comme des rebuts à éliminer, mais comme une ressource à réinventer, cette résidence ouvre un espace pour des pratiques architecturales qui collaborent avec des formes de vie souvent négligées. C’est un voyage vers l’avenir de la construction, où la créativité humaine s’associe au génie silencieux de la vie microbienne.

Une enquête artistique, scientifique et technologique sur les méthodes complexes de communication sous la surface de l’océan.

Les recherches d’Antoine Bertin explorent les conversations des espèces aquatiques à travers la plongée, des enregistrements sous-marins et le machine learning. Son travail s’appuie sur des techniques avancées de machine listening pour tenter de décoder les modes complexes de communication présents dans l’océan.

Pendant sa résidence, Antoine et Ohme collaborent à la composition d’un plaidoyer radiophonique intime et immersif pour la conservation marine, visant à plonger les auditeurs dans le monde fascinant de l’écoute des océans. Mélangeant conférence, visualisations artistiques et paysages sonores immersifs, cette expérience entraîne les auditeurs dans les dialogues profonds et souvent invisibles sous le niveau de la mer.

Pour soutenir la recherche d’Antoine, Ohme Lab développe un système qui transforme les enregistrements marins en structures de nuages de points grâce à l’apprentissage automatique. Ces structures sont utilisées dans des visualisations artistiques et impressions 3D.

Le microscope a permis aux humains de voir à nouveau, à la fois avec nos yeux et notre imagination. L’acoustique numérique est une invention d’une importance similaire. Comme le microscope, elle fonctionne comme une prothèse scientifique : en étendant notre sens de l’ouïe, elle élargit nos horizons perceptuels et conceptuels.

— Karen Bakker, The Sounds of Life.